La Banque de France a publié le 19 mars 2025 ses comptes annuels pour l’année 2024 avec un résultat net fortement déficitaire (-7,7 milliards d’euros). Il s’agit du pire résultat de l’histoire de la banque et qui laisse dubitatif sur la réalité de la situation financière. Vielle institution de la république, en charge de la surveillance des établissements financiers opérants en France, tous les français sont en droit d’attendre une très grande rigueur dans la tenue des comptes.
« Une institution au service des citoyens pour répondre aux enjeux et défis économiques de notre société en France et en Europe »
Mais, au-delà de la perte de 7,7 milliards d’euros et des éléments de langage qui l’entourent, c’est une impression de profonde opacité que j’ai ressentie à la lecture des comptes annuels. Je vous livre ci-dessous mon analyse sur la situation financière de la Banque de France, notamment sur l’état réel des fonds propres.
Sommaire
Résultats annuels 2024 de la Banque de France
Bilan de 2024 de la Banque de France
Une baisse des fonds propres et une dégradation financière continue depuis des années
2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | |
Capital, réserves et report à nouveau (Mds d’€) | 11 332 | 11 058 | 10 007 | 8 932 | 8 932 | 7 737 |
Résultat net de l’exercice (Mds d’€) | 3 846 | 2 190 | 763 | 0 | 0 | -7 734 |
Les fonds propres de la Banque de France sont en diminution constante depuis 2019. Il en va de même du résultat net et qui est pour la première fois négatif (-7 734 milliards) en 2024.
Normalement, lorsqu’une entreprise affiche une perte, les fonds propres doivent être diminués d’autant. Mais, la banque de France continue d’afficher des fonds propres quasiment inchangés d’un montant 7 737 milliards d’euros.
Il y a lieu d’être dubitatif sur la méthode retenue par la Banque de France et de douter de la sincérité des comptes. En effet, en appliquant, la méthode comptable classique « IFRS », les fonds propres auraient dû fortement baisser. Et, une entreprise qui n’a plus de fonds propres est une entreprise en faillite et qui doit être recapitalisée.
L’explication de la banque de France :
Le solde des pertes non couvertes (7,734 Mds d’€), fait l’objet d’un report à nouveau négatif au passif du bilan, qui aura vocation à être soldé par les résultats positifs futurs.
Autrement dit, en dépit des principes comptables élémentaires, la perte n’est pas enregistrée immédiatement, mais repoussée à plus tard, dans l’espoir de jours meilleurs. Cela relève plus du système de Ponzi que de la comptabilité. Et, la banque poursuit son argumentation :
C’est la pratique des autres banques centrales.
Sophisme de cour d’école : « Ce n’est pas parce que tu dis que les autres l’ont fait aussi, que ce, tu fais est bien ».
En réalité, ce que je soupçonne, c’est que si la perte financière avait été pleinement constatée, les fonds propres seraient tombés proches de zéro (1 milliard). Cela aurait obligé l’État à recapitaliser en urgence la banque de France pour éviter la faillite. Mais, vu la situation critique des finances publiques, l’impact aurait été politiquement et financièrement désastreux.
Versement de dividendes à l’état suspendu depuis 2021
Autres indicateurs confirmant la dégradation économique continue de la banque de France, les versements de dividendes à l’État français ont cessé depuis 2021.
Foire aux questions (FAQ) sur la Banque de France et l’éventualité d’une faillite
Télécharger le rapport annuel financier de la banque de France pour 2024
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Il serait souhaitable que les pouvoirs publics et les politiques prennent en main avant que le scénario vire à la catastrophe.
Dites-le-nous dans les commentaires. MERCI.
Une grande opacité, c’est le moins qu’on puisse dire !
J’ai cru comprendre que la BdF dispose de fonds propres « pour assurer la stabilité du système ». Avec ça elle achète des titres de sociétés en difficulté pour leur éviter la faillite.
Mais elle a l’obligation de prendre en dépôt chaque soir les liquidités des banques commerciales, auxquelles elle sert un intérêt au taux défini par la BCE. Il s’agit d’une dépense qui lui est imposée.
En contrepartie ses recettes viennent des prêts qu’elle a accordé aux sociétés en difficulté A L’ÉPOQUE Où LES TAUX ÉTAIENT NÉGATIFS !
Et si c’est insuffisant, c’est à l’État, donc au contribuable, de recapitaliser.
Mais qui a donc pondu un système aussi stupide ?
Entièrement raison, je ne comprends nécessaire l’ensemble du bilan, mais c’est hautement trouble. Cdt