Tout d’abord, je vois cette annonce sur le nouveau prêt d’honneur Renfort (avec son R majuscule) de BPI sur le lien Facebook de l’espace de coworking à laquelle mon entreprise est affiliée :
« Abonné à la page Facebook du centre de co-working, 🙂
[Aide spéciale Relance] 📣🆕Nouveau dispositif pour les jeunes entreprises de moins de 5 ans. Objectif : consolider leurs fonds propres par un prêt RENFORT à taux zéro ! 👇
Ce dispositif est proposé par BPI France en partenariat avec les réseaux d’accompagnement et de financement suivants :
- Adie,
- Initiative France,
- France Active,
- Réseau Entreprendre.
📍Informez-vous auprès de votre conseiller entreprise/accompagnement au sein de ces structures.
Tout cela semble à première vue sympathique et dynamique. Le gouvernement et BPI se mettent enfin en action pour aider les entreprises (moins de 5 ans d’existence) en proposant de renforcer les fonds propres par des prêts à taux zéro aux dirigeants. Rien de nouveau dans la démarche mais l’aide au renforcement des capitaux est certainement un des meilleurs moyens de relancer l’investissement et les embauches en France.
Mais la déception est à la hauteur de la flamboyance de l’annonce. Les conditions particulières précisent que pour prétendre au prêt d’honneur Renfort, l’entrepreneur doit « avoir bénéficié d’un financement ou d’une garantie par un réseaux du financement de la création (prêt d’honneur, garantie France Active, microcrédit Adie, prêt Resistance, prêt Résilience) entre le 01/01/2016 et le 31/12/2020 révolu« .
:
En clair, pour avoir un prêt, il faut déjà en avoir bénéficié dans le passé. Difficile de faire plus kafkaien !!!
Non, mais BPI, de qui vous moquez-vous ? Ce dispositif n’est donc possible qu’aux entreprises qui sont déjà passées par les fourches caudines des réseaux d’accompagnement et de financement agréés. Seule une infime minorité d’entre elles est éligible.
De plus, les dits « réseaux d’accompagnement et de financement » que vous citez ne sont en réalité que des associations qui excellent pour maintenir à la surface de l’eau des canards boiteux mais sont dans l’incapacité d’accompagner une entreprise déjà structurée. Cf notre article sur le Pass Création .
A noter que le prêt d’honneur Renfort est assorti d’une autre condition tout aussi floue que limitante :
- « En cofinancement bancaire, ou assimilé, exigé d’un montant au moins égal au PH Renfort. Ce cofinancement peut avoir été obtenu à compter du 01/03/2020 et est une des conditions suspensives à l’octroi du PH Renfort« .
Tout est donc organisé pour que le dispositif annoncé à grands renforts de communication ne puisse pas s’appliquer. Et pourtant, les entreprises vont avoir un grand besoin de sécurisation de leur activité. Un renforcement de leurs fonds propres serait bienvenue à la sortie de la crise Covid.
Avec ce type d’annonce en trompe l’œil, l’institution BPI ne peut que se décrédibiliser. Et il va falloir que les autorités gouvernementales s’interrogent sur la pertinence de leur action sinon les entreprises françaises ne sortiront jamais du sable de la crise sanitaire.
Le lien vers le nouveau dispositif: Prêt BPI sur l’honneur Renfort.
Bonsoir,
Merci pour votre article qui reflète l’incapacité des pouvoirs publics à faire venir et à permettre de le développement d’entreprises. Élu dans un territoire, nous finançons une des associations citées et censées animer le réseau des entreprises de notre EPCI. Leur budget de fonctionnement / communication est 2 X supérieur au montant des aides qu’ils allouent. L’an dernier, ils ont dû monter 6 dossiers. C’est extrêmement faible mais à aucun moment leur action est remises en cause.